RÉSIDENCE DELATTRE
Greffes aux multiples usages
Maitrise d’Ouvrage : Douaisis Agglo
Equipe MOE :
- Pavillon Noir Architectures (architectes)
- Alexander CASSINI (paysagiste)
Programme : Extension(s) d’une résidence
Localisation : Douai, Nord (59)
Calendrier : Études – Septembre 2021
Coût : N.C.
Surfaces : –
PATRIMOINE SOCIAL
En quittant le canal de dérivation de la Scarpe, on entre dans le secteur de la résidence du château Delattre. Résidence sociale du début des années 70, elle reste le lieu de résidence historique des ainés du quartier qu’ils ne veulent quitter. Les études NPNRU montrent que la résidence et certains appartements ont déjà fait l’objet de réhabilitations, et les habitants interrogés y attachent leurs souvenirs.
INTERIEUR / EXTERIEUR
L’intervention se porte sur une extension sur les façades est et ouest. Une double peau vient se fixer au bâti existant afin d’agrandir les appartements les plus petits, et offrir des espaces extérieurs aux plus grands. A l’heure où 80% de la population rêve d’une maison individuelle, il s’agit d’emprunter à cette dernière son espace extérieur et sa pièce en plus. Sur les balcons rapportés à l’ancienne façade, il est proposé aux habitants d’y ajouter des « boites ». La cabane au fond du jardin, un cellier, le repère des adolescents ou des enfants, un bureau, un local vélo, autant de possibilités qui permettront aussi d’individualiser les appartements et de créer une nouvelle façade en volume vivante.
LIGNES DE DESIR
La résidence est implantée dans un espace urbain lâche et décousu. Les limites entre l’espace public et celui des bailleurs sont invisibles et offrent donc peu voire pas d’intimité aux habitants. Afin de reconquérir ce vaste espace au sol et de faciliter l’accès à tous, l’aménagement commence en rendant légitime les pratiques informelles, ces lignes de désir laissées par les habitants qui viennent structurer l’espace. Le chemin principal qui traverse le site en diagonale est assumé en mail planté. Il organise les terrains de jeux et de basket d’un côté et l’espace en pied d’immeuble de l’autre.
LIMITES CROISSANTES
Ce dernier se transforme en jardins familiaux. Pour les habitants de la résidence ces jardins forment une « zone tampon ». Un sentiment de mise à distance et d’intimité vis-à-vis de l’espace public. Un soin particulier est également apporté à la clôture de ces jardins, réalisée en saut-de-loup végétalisé. Celle-ci permet une meilleure lisibilité des limites privées, semi-privées et publiques tout en conservant le sentiment aux habitants de vivre dans un vaste parc aménagé et protégé. C’est un paysage qui se relie aux seuils des logements de manière graduée, rééquilibrant l’espace en proposant à chacun de l’utiliser. En rive des jardins familiaux, le mail est soutenu par des kiosques, espace de ventes des légumes fraichement cultivés, de rencontres, aboutissant à reconstruire la propre estime des habitants pour leur quartier.